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Macron évoque une répartition des rôles entre Américains et Européens sur l'Ukraine
information fournie par Reuters 24/02/2025 à 20:03

(Actualisé avec déclarations avant l'entretien bilatéral)

par Andrea Shalal, Michel Rose et Steve Holland

Les pays européens sont prêts à prendre leurs responsabilités pour garantir la sécurité en Ukraine, éventuellement via l'envoi de troupes, une fois qu'une trêve aura été conclue avec la Russie grâce à l'implication des Etats-Unis, a déclaré lundi le président français Emmanuel Macron avant un entretien à la Maison blanche avec son homologue américain Donald Trump.

Ce dernier, qui s'est entretenu avec Vladimir Poutine le 12 février à peine plus de trois semaines après son retour à la Maison blanche, a assuré que le président russe ne s'opposerait pas à un tel déploiement de soldats de maintien de la paix européens.

Alors que ce lundi marque le troisième anniversaire du début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, Donald Trump et son administration s'efforcent de nouer à la fois un vaste partenariat économique avec Moscou et un accord avec Kyiv sur l'exploitation des minerais rares dont regorge le sous-sol ukrainien.

Le président américain a jugé qu'un tel accord avec l'Ukraine était "très proche" et qu'il pourrait rapidement recevoir à Washington son homologue ukrainien Volodimir Zelensky, qu'il ne cesse pourtant de couvrir de critiques en lui reprochant de n'avoir pas su éviter la guerre avec la Russie et de la prolonger à ses yeux inutilement.

Répondant aux questions des journalistes dans le Bureau ovale de la Maison blanche au côté de son homologue américain, Emmanuel Macron a salué "la force du réengagement américain aujourd'hui", qui permet de restaurer une "capacité de dissuasion" vis-à-vis de la Russie et d'envisager une trêve en Ukraine.

"MARQUER UNE PRÉSENCE COMME UNE GARANTIE"

Dans le cadre d'une répartition des rôles entre Américains et Européens, ces derniers pourraient s'impliquer dans un deuxième temps pour vérifier le respect de la trêve et en apportant des garanties de sécurité à l'Ukraine, possiblement via l'envoi de troupes, a dit le président français, qui a notamment souligné l'intensité des discussions sur le sujet entre la France et la Grande-Bretagne, dont le Premier ministre Keir Starmer sera reçu à son tour jeudi à la Maison blanche.

"Dans le cadre de ces garanties de sécurité, nous pensons que nous avons notre rôle à jouer", a dit Emmanuel Macron, insistant sur la nécessité d'une "paix durable et solide" en contraste avec les accords de Minsk conclus à la suite de soulèvements de séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine en 2014.

"Ça peut aller jusqu'à l'envoi de troupes qui iront observer que la paix est bien respectée (...) pas sur la ligne de front (...) mais marquer une présence comme une garantie", a poursuivi le président français, ajoutant toutefois qu'"il y a d'autres moyens de soutenir".

Interrogé sur l'éventuel abandon par l'Ukraine de territoires conquis par la Russie pour aboutir à un accord, Donald Trump a répondu: "Nous verrons".

Emmanuel Macron est le premier dirigeant européen à rendre visite à Donald Trump depuis son investiture le 20 janvier dernier. Avant leur entretien bilatéral et leur déjeuner de travail, les deux hommes ont participé lundi matin à une visioconférence sur les négociations en cours sur l'Ukraine.

Les Européens, tenus à l'écart de la reprise du dialogue russo-américain, espèrent

convaincre Donald Trump de ne pas se précipiter pour conclure un accord avec Vladimir Poutine.

Emmanuel Macron, qui tente de capitaliser sur sa relation avec Donald Trump, construite durant leurs premiers mandats présidentiels, a estimé qu'accepter un mauvais accord qui équivaudrait à une capitulation de l'Ukraine serait un aveu de faiblesse de la part des Etats-Unis.

"Je vais lui dire : être faible face à Poutine, ce n'est pas dans ton intérêt", a déclaré jeudi le président français sur ses réseaux sociaux. "Sinon comment pourras-tu ensuite être fort" face à la Chine et à l'Iran, a-t-il poursuivi.

(Reportage Andrea Shalal, Michel Rose et Steve Holland ; version française Kate Entringer et Bertrand Boucey, édité par Zhifan Liu)

6 commentaires

  • 25 février 00:15

    Mig737 :

    On ne saurait mieux dire :
    " La répartition sera simple, les US prennent le business des minerais et l'Europe paye les pots cassés... "

    Mais la France est tellement riche !


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